Patrimoine

Mise en valeur de friches industrielles et revitalisation de tiers-lieux : un passionnant défi culturel et architectural

18 novembre 2020

En décidant de pérenniser le statut du 109, jusqu’alors tiers-lieu investi temporairement par des collectifs d’artistes, la Ville de Nice le confirme dans son rôle de véritable pôle de cultures contemporaines. Une fascinante perspective de fertilisation croisée avec le monde artistique pour l’Agence Griesmar Architectes, sollicitée par un collectif d’associations pour formaliser son ambitieux projet d’espace mutualisé de l’image et du son.

Qu’est-ce qu’un « tiers-lieu » ?

Concept imaginé par le sociologue américain Oldenburg qui analyse la vie comme un laboratoire social, un tiers-lieu est un espace partagé qui vient après la maison et le travail. Les rites de sociabilité étant en déclin depuis l’étalement des villes en banlieues qui nécessitent un déplacement pendulaire quotidien en véhicule, il est destiné à restaurer la vie sociale de la communauté, en lui permettant de s’y réunir et d’échanger de façon informelle, un lieu pour le « faire ensemble ». D’un point de vue urbanistique, les tiers lieux sont souvent d’anciennes installations industrielles désaffectées, à l’architecture souvent intéressante, revitalisées de façon temporaire par des collectifs d’artistes, le temps parfois que la collectivité propriétaire les revende à un promoteur. 

Ces friches industrielles sont parfois définitivement transformées en centres culturels permanents par les collectivités qui les ont acquises, comme « la friche Belle de Mai », une ancienne manufacture de tabac marseillaise sise en centre-ville de la capitale phocéenne, non loin de la gare Saint-Charles.

Le 109 est le plus ambitieux des projets culturels niçois actuel

A Nice, c’est le cas du 109, un projet de reconversion des anciens abattoirs, route de Turin, entamé dès 2008. Une partie du site a été investi dès l’origine par un collectif d’artistes, La Station, et la municipalité a mis en place une mission de réflexion afin d’élargir ce processus de mutation à tout le site et de programmer dans le reste des espaces musiques actuelles, spectacles vivants, ateliers de plasticiens en concertation avec l’école de la Villa Arson et conférences/débats. Sans compter l’implantation du Forum d’Urbanisme et Architecture et du SACA, le Syndicat des Architectes de la Côte d’Azur.

Le 109 est ainsi devenu en quelques années un véritable pôle de cultures contemporaines en gestation qui contribue déjà au rayonnement culturel de la cité par ses actions de production, ses expositions et ses manifestations. Une reconnaissance dans l’air du temps, puisque L’État français lance le programme interministériel « Nouveaux lieux, nouveaux liens » à travers un appel à manifestation d’intérêt (AMI) permanent doté de 45 millions d’euros, pour identifier d’ici 2022, 300 fabriques, existantes ou en projet.

Cette prise en considération nationale conforte nos équipes d’architectes dans leur étroite proximité avec le monde artistique.

Un cabinet d’architecture niçois coutumier de la collaboration avec le monde artistique

Fondée à Nice en 2009 par Jean-Baptiste Griesmar dans la continuité de son activité d’architecte depuis 2004, l’Agence Griesmar Architectes est très proche du monde artistique contemporain qui nourrit en grande partie sa réflexion, au point qu’elle a toujours accueilli en ses locaux plusieurs associations pour accompagner leur production. Composée de 8 nationalités qui parlent 8 langues, elle propose d’ailleurs une vision cosmopolite de l’architecture, grâce à ses collaborateurs et architectes associés qui permettent une approche à la fois conceptuelle et multiculturelle. Elle s’exporte ainsi sur un niveau international et travaille également en Suisse, en Allemagne, en Finlande et possède une filiale à Dakar, Sénégal.

L’Agence livrera d’ailleurs bientôt le nouveau centre de la photographie contemporaine de Mougins (06) imaginé par François Cheval.

Toujours curieuse de nouvelles expériences, l’Agence Griesmar Architectes a été contactée par La bande passante, un collectif d’associations d’artistes qui s’est porté candidat pour créer au 109 un espace collectif de diffusion, de formation et de production dédié aux images fixes et en mouvement, ainsi qu’aux sons. Désireux de porter un projet mutualisé de développement territorial et culturel en investissant une partie des locaux inoccupés, les artistes ont demandé au cabinet de les accompagner pour formaliser leur demande. L’agence a accepté avec enthousiasme de monter le dossier à leurs côtés, passionnée par la perspective de participer à l’ambition d’un lieu-ressource aussi inédit, à la fois studio, centre d’informations, incubateur, laboratoire, atelier, ressourcerie, lieu de transmission et chaîne de savoirs et de pratiques.